La conversation relève souvent de la gratuité, de la flânerie, de la rencontre, elle est une parole partagée. Mais que devient-elle à l’ère du smartphone omniprésent ?
Jour et nuit, nous communiquons : via WhatsApp, Messenger, Instagram, Slack, TikTok, par mail ou par texto, via des messages vocaux…
Communiquer n’est pas converser. Déconnectés de nos sensations physiques, nous avons peu à peu désappris les silences et l’attention à l’autre…
Êtes vous perdus dans le monde comme moi ?
Avec la disparition de la conversation, les villes sont désertes, on n’y rencontre plus personne, les trottoirs regorgent de zombis qui cheminent hypnotisés par leur smartphone. Les yeux baissés, ils ne voient rien de ce qui se passe alentour. Si vous cherchez votre chemin, inutile de demander de l’aide, il n’y a personne autour de vous. Certains sont casqués ou portent des oreillettes, parlent tout seuls, et arborent une attitude indifférente , tous n’ont d’yeux que pour leur écran.
Le smartphone donne les moyens de ne plus tenir compte des autres. Il contribue à l’émiettement social alors que paradoxalement, il se propose comme le remède à l’isolement.
Les multiples « amis » des réseaux sociaux ne valent pas un ou deux amis dans la vie quotidienne.
Gérard Vallon
Smartphone, télé: la fabrique du crétin ?
Pour preuve: après avoir misé sur le numérique à l’école, les pays scandinaves font machine arrière.
On est allé trop loin dans l’utilisation des tablettes, ordinateurs et smartphones dans les classes, estiment les autorités suédoises, danoises et norvégiennes. En témoignent les résultats insatisfaisants des élèves scandinaves dans les classements internationaux. L’heure est au retour au papier.
Mais en France, les élus continuent d’offrir des tablettes aux élèves et ce dès le primaire ! Encore une longueur de retard ?
Encore plus pernicieuse, à mon sens, l’intrusion d’une application spécifique dans le téléphone ou sur la montre, pour compter ses 10000 pas quotidiens. Bien sûr marcher est bénéfique pour la santé. Marcher a été la première activité de l’homme depuis les chasseurs cueilleurs jusqu’aux déplacements avant l’ère industrielle.
Mais les effets pervers du podomètre sont multiples: invasion de publicités sur le téléphone, en lien avec la marche (on est constamment surveillé), obsession de l’objectif des 10000 pas à atteindre au détriment du plaisir de la marche, devenus moins indispensable aujourd’hui, qu’elle soit en solitaire ou en groupe.