Coup de gueule …
Nous avons eu tout récemment des sujets sérieux et dramatiques de colère … déliquescence de la moralité, du civisme, de l’humanisme… quand l’alcool tient lieu de colonne vertébrale …
Néanmoins, je souhaite exprimer ma colère à propos de l’abandon des règles orthographiques qui font la richesse, la beauté et l’élégance de la langue Française …Après l’effondrement des savoirs, la proportion importante d’élèves sortant de l’école sans maîtriser l’écriture, la démission des parents laissant leur progéniture communiquer dans un langage réduit, subalterne, c’est maintenant l’abandon de certaines règles de l’orthographe, au nom du nivellement par le bas institué en règle républicaine … !
L’abandon semble être devenu la règle dans une France qui ne se respecte plus : abandon du franc, abandon de souveraineté au profit d’une monstrueuse et coûteuse technocratie qui a elle-même généré d’autres abandons : celui des barrières douanières, des contingentements : qui se souvient qu’il y a trente ans des quotas limitaient les effets pervers des importations sur l’économie et l’emploi … abandon du service militaire qui donnait une ultime chance aux jeunes en mal d’éducation … abandon de notre politique industrielle au bénéfice d’une politique d’importation, abandon de nos petits paysans au bénéfice des grandes exploitations, branchées sur l’économie mondialisée …
Par contre on développe allègrement les étages et niveaux d’administration : les communes , les communautés de communes, les syndicats mixtes, les établissements public à caractère industriel et commercial, les cantons, les départements, les régions, toutes ces strates ont multiplié les élus, les fonctionnaires et agents territoriaux, malgré l’avènement de l’informatique et de ses économies de bureaucrates supposés … On a décentralisé les grands projets nationaux au niveau régional … et on s’est retrouvé avec des milliers de ronds-points, spécialité Française …
À force d’abandon, quelle France allons-nous léguer à nos enfants ?
Bernard Vauchelle
bel article, mais attention j’ai relevé des fautes, à partir du mois de septembre on notera ( je rigole) maitriser, rondpoints, ortografe et ortografique, je suis tout à fait d’accord, on abîme notre belle langue , nous avions des maîtres et des maîtresses qui nous expliquaient les règles, le bled venait en complément, bientôt nous écrirons en phonétique, je pense que je vais faire un jeûne de quelques jours pour faire passer la pilule. Vous trouverez peut-être quelques “fotes” je m’en excuse par avance.
Le pire dans tout cela, maintenant les parents vont faire des fautes et devront retourner à l’école il va falloir prévoir des bureaux un peu plus haut pour loger nos jambes L’effectif des écoles va doubler bon courage aux PROFESSEURS
Bonjour,
Je me permets de vous laisser un commentaire pour apporter des précisions sur la « nouvelle orthographe » (oui je mets des guillemets car elle date de 1990), parce que je n’ai pas envie de lire tout et n’importe quoi sur cette réforme. Je suis professeur des écoles et mes formateurs à l’IUFM m’ont expliqué les raisons de cette réforme.
Je vous recommande de lire l’article de Charivari publié sur son blog :
http://www.charivarialecole.fr/j-enseigne-en-nouvelle-orthographe-et-tout-va-bien-a291726
En voici plusieurs extraits (c’est un peu long mais c’est très bien expliqué à mon sens)
« …J’ai compris qu’il ne s’agissait pas de simplification, ni de nivèlement par le bas, mais seulement de faire vivre notre langue, comme l’ont fait les académiciens durant les siècles passés.
En effet, au cours des siècles, l’orthographe française n’a cessé d’évoluer. Par exemple, y a-t-il encore un seul enseignant qui écrirait :
En sortant de la chosrale du collége, les enfans sont allés rue du Roy, pour veoir leur grand’mère et lui ont donné un poëme.
Non, n’est-ce pas ?
Si vous n’écrivez plus le français ainsi, c’est parce que l’Académie Française a, une fois ou deux par siècle, proposé des réformes et que les instituteurs de nos grands-parents ont accepté de les appliquer. Ils ont accepté d’écrire désormais voir et non veoir, de remplacer l’apostrophe de grand’mère par un trait d’union, d’abandonner ce joli tréma sur poëme, de changer l’accent aigu de collége en accent grave…
Aujourd’hui, depuis les rectifications de l’orthographe de 1990, l’Académie Française nous demande :
– d’écrire assoir et non plus asseoir (comme on écrit aujourd’hui voir au lieu de l’ancien veoir)
– d’écrire évènement et non plus événement (comme on écrit collège au lieu de l’ancien collége) »
…« Personne n’est obligé d’utiliser la nouvelle orthographe (l’ancienne orthographe reste admise) mais les textes officiels demandent aux professeurs de l’enseigner en classe. »
… « On peut approuver le principe d’un toilettage de la langue, sans les appliquer soi-même, mais en laissant aux professeurs le soin d’enseigner les nouvelles règles aux enfants. Les enfants vont les apprendre. Ils grandiront et, dans dix ou quinze ans, ils écriront comme ils l’ont appris. C’est comme cela que les réformes précédentes se sont diffusées, peu à peu.
C’est parce que les enseignants de nos grands-parents ont accepté de jouer le jeu, accepté de ne pas enseigner “comme ils avaient appris”, que notre langue est ce qu’elle est aujourd’hui et que nous la trouvons belle. Aujourd’hui, c’est à nous, professeurs, de faire le même effort. »
.. « Ces rectifications sont mineures, elles ne visent pas la simplicité, elles visent l’harmonie.
Prenons l’exemple des mots souffler et boursoufler. Si on avait vraiment cherché à simplifier, on aurait écrit les deux mots avec un seul f.
Au contraire, l’Académie Française demande qu’on écrive désormais deux f à boursouffler, pour que l’on retrouve dans ce mot sa famille de souffler : souffle, soufflet, essoufflé… boursouffler.
Toutes les rectifications relèvent de ce même objectif, tout comme les rectifications des siècles précédents. À ce titre, elles s’inscrivent vraiment dans l’histoire de notre langue. Une langue plus harmonieuse, c’est une langue qui a plus de « tenue », une langue plus belle.
… et cette remarque vaut même pour nénufar. Savez-vous que ce mot s’est toujours écrit avec un f jusqu’en 1935 ? (Je le prouve : ligne 9 de cette édition originale de Chateaubriand, ou encore ici chez Mallarmé). Oui, Victor Hugo, Monet, Zola… écrivaient nénufar. Mais en 1935, on s’est trompé en pensant que le mot était de la famille du mot grec nymphéa, alors on a décidé de l’écrire avec ph. Depuis lors, on s’est rendu compte de l’erreur. Le mot vient du persan et le ph n’est pas du tout justifié. On réserve la graphie ph aux mots qui viennent du grec (lettre phi). Donc on écrira nénufar, mais on ne touche pas à éléphant ni à philosophie ! »
… « Certains ont peur que les élèves soient perturbés d’apprendre une orthographe et d’en lire une autre dans leurs revues ou romans. C’est oublier que nos élèves ont bien d’autres chats à fouetter en orthographe, et surtout que beaucoup de mots avaient déjà deux orthographes possibles, même dans mon enfance, sans que personne n’ait été empêché de dormir (clé/clef, pic-vert/pivert, cuillère/cuiller, lys/lis, saouler/soûler, tsigane/tzigane, gaiement/gaîment, resto/restau (il y en a beaucoup d’autres)… Rassurez-vous, nous sommes très nombreux, dans les classes de primaire, à enseigner ces nouvelles règles et cela se passe vraiment sans aucun souci. Quand, dans le meilleur des cas, un élève remarque deux graphies différentes, cela donne l’occasion de parler un peu de l’histoire de la langue et de son évolution. »
… « Cela ne choque personne que l’on ne publie pas les fables de la Fontaine telles que le fabuliste les avait écrites. Les élèves, même lycéens, ne lisent ni Ronsard, ni Hugo ni Maupassant dans leur orthographe d’origine. Alors, si on applique bien les réformes précédentes sans sourciller, pourquoi faudrait-il refuser d’appliquer la dernière ? Pourquoi faudrait-il figer la langue dans son état de 1935 (date de la dernière réforme) ?
On peut, bien sûr, publier Victor Hugo en nouvelle orthographe. Les modifications, en plus, seront tellement minimes que peu d’élèves s’en apercevront.
Car oui, ces modifications sont minimes. Antoine Fetet (l’auteur de la méthode Cléo, aux Éditions RETZ) a compté : Dans son Cléo CE1, qui fait 128 pages, 21 mots ont été touchés par la réédition en nouvelle orthographe. Seulement 21 mots sur 128 pages de manuel… C’est dire si la nouvelle orthographe ne “défigure” en rien la langue française. Rien à voir avec le “langage SMS” ou une transcription phonétique, comme on le lit parfois.
En conclusion ? Pour tous les visiteurs de ce blog qui ne sont pas professeurs, soyez rassurés : on peut faire confiance à l’Académie Française pour défendre la langue. Et pour tous mes lecteurs enseignants qui n’ont pas encore sauté le pas, un peu de courage. Osez le changement, faites confiance aux experts de la langue et enseignez ces quelques règles. Cela se fait très facilement, en configurant, par exemple, le correcteur de votre traitement de texte pour qu’il n’accepte que les nouvelles règles. » signé Charivari
J’espère vous avoir convaincu ou tout du moins apporté quelques précisions que vous prendrez en considération avant d’aller signer la pétition.
Surtout n’imaginez pas que cette réforme va considérablement modifier notre orthographe. Non, nous n’allons pas apprendre à vos enfants à écrire ortografe ou en langage sms.
Ne croyez pas tout ce qui est dit dans les médias.
Aurélie Brimont
rien n’empêchera les professeurs des écoles d’apprendre les deux orthographe à leurs élèves, en plus cela fait travailler les méninges et cela permettra d’avoir un esprit plus rétro actif. Il me semble que c’est ce que j’ai appris quand j’étais en primaire, asseoir, pas de liaison avec les haricots etc …. mais bon je suis d’accord pour l’évolution, mais il faut pas toujours faire confiance aux institutions, en attendant je vais me faire un petit “jeune” mais lequel ?????
Merci Aurelie pour ton article très intéressant. Je n’avais pas du tout besoin d’être convaincu, mais tu situes la réforme dans son contexte historique et l’on comprend mieux.