SI ROCHEBLOINE M’ÉTAIT CONTÉ …

Le château de Rochebloine- (roccablaona)

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(Ruines du donjon du château culminant à 998 mètres d’altitude)

 

Les ruines du château de Rochebloine, dont il ne reste qu’un pan de mur, constituent le témoin de l’origine de Nozières (terme issu de noyer). Nozières était probablement un péage sur la route reliant la vallée du Rhône au Puy en Velay. Le château commandait, au col de Nozières cette ancienne route.

Ces ruines constituent un des sites les plus prestigieux de l’Ardèche par son histoire et sa situation.

 

Histoire :

Si les Pagan sont probablement les premiers seigneurs connus de Rochebloine et de Pailhares, les Clérieu prennent rapidement leur suite et possèdent Rochebloine au début du XIIIème siècle.

Leur mandatement (ensemble des territoires dépendant de la place forte) comprenait une partie des actuelles communes de Nozières, Desaignes, Labatie d’Andaure et Pailharès. Le seigneur de Rochebloine en retirait taxes, droits et impôts.

Le plus ancien document conservé faisant état de Rochebloine, date de 1253. Saint Louis régnait alors sur le royaume de France. D’autres écrits viennent éclairer un peu plus l’histoire.

En 1262, Roger de Clérieu cède Rochebloine et son mandatement à Guigue, comte de Vienne et d’Albon. En 1285, les hommes d’armes de Rochebloine attaquent le seigneur de Rochepaule. L’attaque aurait fait 200 morts.

En 1288, suite à ce délit et à des dettes envers le roi, le bailli de Boucieu le Roi, nommé Dragon, prend Rochebloine qui devient propriété du roi Philippe IV Le Bel. En 1295, Rochebloine est rendu au comte de Vienne.

En 1296, Allix de Viennois apporte en dot Rochebloine à son époux Jean 1er, comte du Forez. Le château et son mandatement deviennent alors le bien de la province du Forez (ils le resteront jusqu’à à la révolution de 1789).

Dès cette époque, les seigneurs quittent le château pour s’installer à Pailharès dans le confort d’un prieuré. Ils maintiennent juste une garnison à Rochebloine. S’y succèdent seigneurs et châtelains : Odon V, Guillaume Durfour, Guy Allamand de Villeneuve, Renaud de Forez, François de Beaudiner.

En 1326, Odon de Retourtour, résidant à Desaignes, est le seigneur de la partie de Nozières qui relève du Forez.

En 1360, à la signature du traité de Brétigny, le roi de France est libéré par les Anglais, les troupes sont démobilisées. Les mercenaires, sans travail, appelés « tard venus » ou « routiers », vont piller et démolir dans la province du Forez. Des capitaines châtelains sont alors nommés comme chefs de garnison dans les châteaux. A Rochebloine, on y dénombre Boquet de la Vaure, François de Coing, Pierre Colin…

En 1376, Pailharès a supplanté Rochebloine qui, semble t’il, est abandonné et détruit peu à peu par les «routiers». Le château servira alors de carrière pour les habitations proches.

 

Situation :

A trois kilomètres du village, en direction de Lalouvesc, le site de Rochebloine domine de ses 998 mètres d’altitude la vallée du Doux et offre un splendide panorama sur cette vallée et le mont Mézenc. Un sentier de découverte sur la faune et la flore attend le visiteur.

Le mot Rochebloine est composé de « rocca » et « blaona ». « Rocca » désigne une fortification fossoyée. «Blaona » désigne la couleur bleue mais aussi verdâtre-blond pâle, en relation probablement avec la roche granitique.

Perché à l’extrémité Ouest d’une échine rocheuse étroite et érodée, ce point élevé est fréquenté par de nombreux visiteurs à la découverte de paysages panoramiques et pittoresques et des passionnés d’histoire.

Après une courte escalade par un sentier rocheux bordé de genets, le visiteur se trouve, soudain arrêté par un fossé en forme de croissant et profond de 2 à 3 mètres. Au-delà de ce fossé s’étend une plateforme d’environ 300 m2, limitée au sud par un à pic naturel et au nord par une pente rapide. Les traces de deux bâtiments arasés sont visibles.

A l’ouest de l’éperon granitique, s’élève une butte rocheuse, circulaire, de 10 mètres de diamètre et surélevée de 3,50 de la plateforme. Cette butte est isolée des trois côtés par le vide. Tout près, se dresse le dernier vestige visible d’un donjon circulaire, un pan de muraille, en arc de cercle. Ce donjon devait avoir 13 mètres de diamètre et ses murs, ont 1, 30 mètres d’épaisseur.

En contrebas de l’ancienne tour, une ancienne structure excavée, appelée case encoche, s’ouvre vers le château. En forme de U, elle servait d’habitation ou d’abri aux paysans des alentours.

La légende prétend qu’il existerait un souterrain reliant Rochebloine au château de Belair à Desaignes. Les recherches de ce souterrain dans un terrain granitique fortement accidenté n’ont jamais abouti…

 

Gérard Vallon (sources/ P .Y. Laffont, V. Gamon, E.Bacher)

4 thoughts on “SI ROCHEBLOINE M’ÉTAIT CONTÉ …

  1. Meilleurs voeux à tous, c’est un plaisir de vous lire.

    • Meilleurs voeux à toi également e merci de ton commentaire

  2. hello
    Merci pour ces infos intéressantes … vous connaissez d’anciens croquis du site ?
    cordialement

  3. Bonjour
    Je me nomme florence rochebloine.enfant mon pere et mon grand pere m ont emmenee jusqu aux ruines du chateau et au coeur de nos origines selon eux.notre arbre généalogique tourne autour de noziere.quelqu un pourrait il m en fire plus svp.en souvenir de mon pere et mon grand pere aujourd hui disparus et si chers a mon coeur..

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